••••••
♦ Messages : 42 ♦ Date d'inscription : 29/10/2010 ♦ Age : 36 ♦ Particularités : Sens Sur-Développés, Vitesse et force surhumaines
|
| Sujet: Journal de la famille Duncan Mar 9 Nov - 1:59 | |
| Cher journal,
Voilà plusieurs années que tu m’appartiens déjà et pourtant c’est la première fois que je me décide enfin à noircir tes pages. Tu as parcouru tant de continents, glissais entre tant de mains pour finalement arriver dans les miennes. Je suis la première femme à déposer mon empreinte dans la longue lignée de chasseurs Duncan. Alors, pour mes futurs héritiers, car j’espère bien qu’il y en aura, je trouve cela important de laisser une trace de mon existence. Beaucoup de chasseurs ont écrit dans ce journal, beaucoup ont décrit leurs chasses, dispensé leurs conseils et donné leurs techniques, je ne pense pas pouvoir en apporter d’avantage. Les créatures que nous traquons tous depuis des siècles n’ont pas changé et je ne ferai que paraphraser mes ancêtres si je m’essayais à vous instruire. Cependant, une partie de notre métier a été oublié par mes prédécesseurs, et je pense que toi, qui lis en ce moment ce journal et qui t’apprêtes à changer entièrement de vie pour te dévouer à l’héritage de notre famille, mérites de la connaître. Etre chasseur est très gratifiant, sauver des vies, détruire le mal, quoi de mieux pour gonfler un ego ? Mais jamais tu ne dois laisser cela empiéter sur ta quête première, celle de protéger les innocents, celle d’anéantir le mal pour préserver notre monde et notre avenir. Ne laisses jamais la puissance que tu ressens en traquant une proie prendre le dessus et te faire commettre des erreurs. Car une seconde d’inattention, une once de prétention en trop et tu le paieras cher. Mon père et mon frère en ont fait les frais comme bon nombre d’hommes dans notre famille. J’ai moi-même failli ne jamais avoir l’occasion d’écrire ces quelques lignes. Devenir un chasseur te demandera beaucoup plus que du courage et de la bonne volonté, tu devras renoncer à tout, à tes amis, à tes amours, à ta vie. La chasse ne laisse aucune place à cela et tu t’en rendras vite compte. Prendre cette responsabilité est un grand sacrifice qui te destine à une vie solitaire et ténébreuse. Je ne dis pas cela pour t’effrayer mais pour que tu comprennes l’ampleur de ce qu’il t’arrive. Personnellement, je suis très honorée de faire partie de cette lignée de chasseurs et fière de ma famille. Tant d’hommes ont souffert et péri pour que nous soyons encore là aujourd’hui, pour que des maris et des femmes ne soient ni veufs ni veuves, pour que des enfants et des parents ne soient par orphelins, pour que ceux qui ont été oubliés ne le soient plus. Combien de vies et de familles ont été sauvées grâce à nous ? Alors comme moi, ne renies pas notre famille, j’ai eu le malheur de le faire et je l’ai amèrement regretté. Car quoi que tu décides, tu es un Duncan et tu ne pourras pas échapper à ton destin, les enfants récoltent ce que les parents ont semé, c’est bien connu. Alors si tu décides de fermer ce journal et de tourner le dos à ta destinée, saches d’ores et déjà qu’elle te rattrapera quoi que tu fasses. Tu pourras trouver cela injuste, tu pourras nous haïr de t’avoir transmis cela mais crois en mon expérience, un jour tu verras les choses autrement. Tu es un Duncan et tu auras la force d’affronter tout cela.
Voilà, j’aurais laisser ma trace dans ce journal que je garde précieusement à mes côtés depuis que mon père me l’a offert. Et j’espère qu’un jour quelqu’un pourra lire ces quelques lignes. J’espère qu’un nouveau chasseur ou une nouvelle chasseuse gardera soigneusement ce journal comme moi je l’ai fait durant tant d’années et perpétuera notre héritage. Pourquoi dis-je cela ? Tout simplement car mon avenir et celui de ce journal sont incertains. Je me trouve en ce moment même prisonnière d’une ville qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Je me démène chaque jour pour tenter d’en sortir, comprendre pourquoi on m’y a enfermé et percer ses mystères, mais pour l’instant je tourne en rond et n’ai rien d’autre que l’espoir de m’en sortir pour continuer à me battre. Alors si un jour ce journal arrive, par n’importe quels moyens, entre tes mains, retiens bien le nom de cette ville pour ne jamais y être prisonnier à ton tour. Ne mets jamais les pieds à Bodie. Ne songes même pas à essayer de venir m’y chercher. Si tu as ce journal entre tes mains et qu’il ne vient pas des miennes alors c’est que je suis perdue à jamais et ton combat pour me retrouver sera déjà vain. Je ne sais pas si j’aurai encore l’occasion d’écrire quelques lignes alors je te souhaite bonne chance et bon courage pour ta nouvelle vie. Et ne m’en veux pas pour l’héritage que je t’ai transmis.
Jodi Lynn Duncan Novembre 2010 |
|